En entrant dans la profession d’avocat, toute jeune femme que je suis, je n’avais pas idée de la difficulté d’être avocat faite femme. Bien que nos études de droit soit majoritairement féminine, nous sommes dans un milieu d’hommes, traitant avec des hommes, et s’asseyant seule femme face à toute cette virilité à la table des négociations.
Il faut être au minimum brillante pour pouvoir être simplement aperçue et peut être entendue. « Une femme ? Ce n’est pas la secrétaire ? » Et non ! C’est votre avocat!
Alors, j’ai fait comme toutes ces dames, j’ai relevé le chignon, je me suis appelée Avocat, et j’ai échangé un peu de féminité contre un masque qui se voulait plus masculin. Sans grand succès. Il y a des choses que l’on ne peut cacher : notamment notre timbre de voix, timbre aiguë et portant pour ma part, très utile dans notre profession mais tout sauf un son profond et grave se rapprochant des hommes.
Il n’y a pas si longtemps, mesdames, ont critiquait notre utérus cause de notre hystérie. Ce temps n’est pas si loin. Et il est d’autant plus difficile de se faire une place dans le milieu des affaires quand l’on est une femme.
Une seule solution : assumer notre féminité et en faire une force plutôt qu’une faiblesse.
Premier signe : relevé la tête et dire que l’on est une femme avocatE !
A lire : la Plaidoirie de Michèle BAUER, avocate à la Cour et Messaouda GACEM, avocate à la Cour.
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Allez, je vais me faire défenseur de la coutume et de ces usages qui veulent que le masculin l’emporte encore dans notre profession.
Mon argument principal sera, Cher Confrère, cette robe unie qui est notre apparat, cette robe que nous autres, Hommes, sommes contraints de porter (encore que nous ne la lacherions pour rien au monde).
Voyez comme nous aussi nous sommes contraints de nous plier aux attributs de l’autre sexe.
Cette robe est symbole d’unité : tous égaux, tous identiques, tous Maîtres (sans Maîtresses), tous Confrères (et non Consoeurs)… tous avocats (et pas avocates), avec la même robe !
PS: Ma Cobureau et Chère Consoeur (je parle sous la torture) m’affirme haut et fort que mon raisonnement sur la robe ne tient pas la route… du moins tant les prêtres ne seront pas des bonnes soeurs… il s’agit là d’un autre débat sur lequel je vous propose de disserter un autre jour…
lui tînt à peu près ce langage :
« Et bonjour M. du Corbeau,
que votre robe est jolie, qu’elle vous rend beau.
Sans mentir (un avocat n’aurait pu utiliser ces deux mots là), si votre verbiage se rapporte à votre tiffage,
Vous serez le bâtonnier des hommes ne portant pas de bas,
Mais certainement pas de tous les avocats. »